Les DRH ont un rôle clef à jouer dans la transformation numérique des entreprises. Elles doivent positionner les usages et l’acculturation au centre des réflexions et projets numériques.
Michel Serres compare la révolution numérique actuelle aux bouleversements consécutifs à l’arrivée de l’écriture ou de l’imprimerie. Ces changements sont visibles dans nos vies privées. Sur internet, on aime, on achète, on refait le monde.
Notre vie professionnelle n’est pas épargnée. En effet, à l’heure des boites mails surchargées, qui se souvient qu’il y a 20 ans, l’e-mail n’existait pas dans les entreprises ? Maintenant, nous passons presque 2/3 de notre temps professionnel connecté à un ordinateur ou à un outil numérique.
La mission des DRH : repenser l’organisation du travail
Les directions des ressources humaines ne sont encore que rarement au rendez-vous de la e-transformation de leurs entreprises et pourtant elles ont un vrai rôle à jouer.
La révolution numérique impose de repenser l’organisation du travail, de l’entreprise et le rapport entre les managers et leurs équipes. Quel organe de l’entreprise peut mener cette réflexion ? La direction générale ? Souvent, cette dernière s’intéresse plus à la stratégie métier qu’à la philosophie managériale. Les manager alors ? Mais le poids des objectifs opérationnels et des résultats chiffrés leur laisse bien peu de répit.
Dans ce domaine, la DRH dispose de tous les atouts pour prendre le leadership.
Elle peut à la fois prendre du champ par rapport aux questions opérationnelles des métiers tout en profitant d’une bonne connaissance des femmes et des hommes qui composent le corps social. La DRH constitue un poste d’observation idéal pour appréhender la nature systémique de l’entreprise, en prenant en compte tout ce qui en fait ses particularités :
- les éléments formalisés, bien-sûr comme la stratégie ou la structure des organisations
- mais aussi les sous-jacents informels comme l’identité ou la culture (les cultures ?) de l’entreprise.
La mission des DRH : redonner du sens
En faisant abstraction de cette nature systémique et des bouleversements induits par les outils numériques, le dirigeant d’entreprise serait comme un spécialiste de médecine interne qui oublierait que soigner un organe peut entrainer le disfonctionnement d’un autre, il laisserait de côté l’influence de l’environnement sur le bon fonctionnement d’un corps vivant.
Les baromètres salariés des entreprises le montrent : nous sommes tous demandeurs de sens. Dans notre monde incertain, nous cherchons des repères. C’est encore plus vrai pour les managers. Comment leur demander de l’engagement quand la direction peut être infléchie à tout moment ?
La révolution numérique n’aide pas le monde à être moins incertain. Mais une utilisation en pleine conscience des outils, des concepts, des transformations qu’elle apporte permet d’en tirer tout le potentiel. Cela nécessite d’accompagner les salariés dans une nouvelle façon de travailler en mettant à profit le partage et l’intelligence collective.
Vecteurs de changement, les outils numériques portent en eux un risque de perte : perte de maitrise, perte de contrôle, perte de rapports humains. Mais les outils ne sont pas par nature bons ou mauvais.
A nous de définir le bon usage des technologies en fonction de nos métiers, de notre stratégie et de notre rythme d’apprentissage. Certains le feront avec des règles strictes et un régime contraint, d’autres avec gourmandise, l’important est de trouver un régime adéquat à ses besoins. Chaque organisation pourra avoir le sien : la gouvernance du web 2.0 se déploie sur mesure.
La DRH peut être, doit être, au centre de ces réflexions pour que les dispositifs numériques contribuent à faire de nos entreprises des lieux où règnent ensemble épanouissement, engagement, respect, intelligence collective et performance.
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